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Les Schtroumpfs : presque 60 ans de schtroumpf !

Qui ne connaît pas les Schtroumpfs ? Ils sont petits, ils sont bleus, ils arborent des bonnets blancs, et ils se promènent dans leur forêt pour trouver de la salsepareille, en prenant soin d’éviter les maraudes du méchant Gargamel. Ces personnages inventés par le dessinateur Peyo en 1958 n’ont pas fini de schtroumpfer le podium des héros mythiques de la bande-dessinée !

Les Schtroumpfs n’arrêtent pas de schtroumpfer

Voilà bientôt 60 ans que les Schtroumpfs trustent les premières places du monde de la bande-dessinée. À l’instar d’un Lucky Luke ou des gaulois Astérix & Obélix, ces créatures bleues au bonnet blanc, sorties de l’imagination de Peyo, se sont parfaitement intégrées à la culture mondiale. Jusqu’à franchir les frontières de l’adaptation cinématographique, en 2011 puis en 2013.

En 2016, leurs aventures se seront déclinées en 34 tomes, parus chez des éditeurs successifs :

  • Dupuis (13 tomes)
  • Cartoon Creation (la maison d’édition créée par Peyo : tomes 14 et 15)
  • Le Lombard (qui a racheté Cartoon Creation, puis a édité les tomes 16 à 34)
  • Le Lombard a également publié des séries parallèles (Schtroumpferies, 120 blagues de Schtroumpfs, 3 histoires de Schtroumpfs, L’Univers des Schtroumpfs)

Après le décès de Peyo, en 1992, c’est son fils Thierry Culliford qui a repris le flambeau et continué de faire vivre ces personnages, appuyé par une ribambelle de scénaristes.

Comment reconnaît-on un Schtroumpf à coup sûr ?

Pour être sûr de reconnaître les petits personnages créés par Peyo, c’est très simple : ce sont des créatures de petite taille, à la façon des lutins, qui sont de couleur bleue et portent des pantalons et des bonnets blancs.

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Des exceptions existent – le Grand Schtroumpf arbore une tenue rouge pour montrer qu’il est le chef, et d’autres Schtroumpfs ont parfois des couleurs différentes – mais, dans l’ensemble, tous les Schtroumpfs ont le même schtroumpf. Tous vivent dans des champignons aménagés en maisons, installés au cœur d’une forêt vraisemblablement située en Europe.

Leur ennemi juré, Gargamel, aidé de son vilain chat Azraël, n’a qu’un seul objectif : trouver le village des Schtroumpfs et transformer ces protagonistes pacifiques en viande hachée. Et parce que même les grands méchants de fiction ont une histoire bien à eux, une BD dédiée à Gargamel est parue chez Le Lombard en 2011 : vous la trouverez sur cette page.

Les Schtroumpfs presque 60 ans de schtroumpf 3

La genèse des petits personnages bleus

Les Schtroumpfs font leur apparition pour la première fois comme personnages secondaires dans une aventure de Johan et Pirlouit, la série à succès dont Peyo est le dessinateur. Dans La Flûte à six trous, publiée au cours de l’année 1958, Pirlouit entre en possession d’une flûte magique qui pousse tous ceux qui l’entendent à se mettre à danser de façon incontrôlable.

Pour montrer d’où vient cette flûte enchantée, Peyo intègre de nouveaux personnages : des petits lutins de couleur rose, coiffés d’un bonnet à fleur, qu’il avait naguère esquissés comme ébauches pour une idée de court-métrage d’animation. Affublés du nom de Schtroumpfs, un mot inventé avec son ami Franquin, ils deviennent bientôt bleu, sur proposition de l’épouse de Peyo.

La création de ces protagonistes étonnants s’accompagne de l’établissement de leur curieux langage, bardé de « Schtroumpf » ceci et de « Schtroumpf » cela, le terme étant utilisé pour remplacer une grande variété de mots. Cette singularité inquiète l’éditeur Dupuis, qui craint que la censure ne leur reproche cette façon déguisée de faire passer n’importe quel niveau de langage.

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Au départ, ils sont donc censés être des personnages éphémères, apparaissant seulement le temps d’une bande-dessinée. Mais en 1959, pour la nouvelle histoire de Johan et Pirlouit, La Guerre des sept fontaines, Peyo fait de nouveau appel au Grand Schtroumpf.

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Quand les Schtroumpfs s’émancipent

Confrontés à ces créatures surprenantes, toutes bleues, les lecteurs éprouvent un tel plaisir que les Schtroumpfs jouissent bientôt de leurs propres aventures. Au passage, le récit de Johan et Pirlouit qui les a vus apparaître change de titre lors de sa publication en album pour devenir La Flûte à six schtroumpfs. Et c’est dans le journal Spirou que ces personnages s’émancipent.

Au départ, il s’agit de mini-récits : des albums de 48 pages qui accueillent les Schtroumpfs jusqu’en 1963. Durant cette période, seuls les Schtroumpfs « classiques » et le Grand Schtroumpf sont de la partie : les différences physiques et caractérielles ne viendront qu’ensuite, progressivement, au fil des histoires qui leur seront dédiées.

Quant au nom lui-même, « Schtroumpf », il a pour origine un repas en 1957 durant lequel Peyo aurait demandé à André Franquin de lui passer la salière. Ne parvenant pas à mettre un nom sur l’objet désiré, Peyo l’aurait appelé « schtroumpf », comme on dirait « truc » ou « machin ». Dès lors, la messe était dite, et le duo passa le reste du repas à causer en schtroumpf.

Notons que 3 albums font plus ou moins directement référence à l’origine du nom de la petite tribu bleutée :

  • Le Schtroumpf financier
  • Les Schtroumpfs et l’arbre d’or
  • Les Schtroumpfs et le livre qui dit tout (curieux exemple méta où deux personnages partent en quête des origines du mot Schtroumpf)
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Culture populaire et folles théories

Depuis longtemps, les Schtroumpfs se sont échappés des seules cases de leurs albums pour envahir les vecteurs culturels les plus courus : la télévision (avec plusieurs films d’animation), le cinéma depuis 2011, l’univers des jouets et même celui des jeux vidéo, certes plutôt destinés aux enfants, mais pas seulement.

Ce test d’une version Megadrive des Schtroumpfs, particulièrement difficile, vous prouvera que tous les jeux n’étaient pas faits pour les plus jeunes :

Compte tenu de leur succès mondial, ce n’était qu’une question de temps avant que les bonshommes bleus de Peyo soient happés par la tentation de la dérive explicative. Ça n’a pas loupé avec la publication, il y a quelques années, de l’ouvrage du chercheur français Antoine Buéno, Petit livre bleu : analyse critique et politique de la société des Schtroumpfs.

Dans ce livre, si l’on en croit cet article, Buéno qualifie les Schtroumpfs de peuple « stalinien et nazi », vivant dans une société qui est « un archétype d’utopie totalitaire ». L’essentiel de cette théorie bien schtroumpfée de la tête s’appuie sur le tout premier album, Les Schtroumpfs noirs, qui oppose aux gentils personnages bleus une menace d’ordre raciale, puisqu’elle est noire.

Chacun pensera ce qu’il veut de ce genre de théorie. En attendant, mieux vaut retourner à la source et (re)lire avec plaisir les aventures de nos chères têtes bleues, sans trop se schtroumpfer la tête.

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