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Zoom sur l’Arjel, l’ange gardien des paris sportifs

Créée en 2010 dans la foulée de la libéralisation des jeux en ligne par l’État français, l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a contribué à assainir un marché qui pataugeait depuis trop longtemps dans l’illégalité. Résultat : la sécurité des joueurs a été renforcée et un cadre légal strict a permis de lutter en parallèle contre l’addiction. Et il est peu dire que les paris sportifs en ont largement bénéficié.

La libéralisation des jeux en ligne

Lorsque, en avril 2010, l’État français vote en faveur de la libéralisation des jeux en ligne, les réactions ne sont pas toutes positives. Loin de là. L’opposition remet en cause une décision qui favorise l’argent, les associations de consommateurs craignent des dérives et jusqu’aux joueurs eux-mêmes qui, en pariant sur des sites illégaux, profitaient d’un taux de redistribution plus élevé.

Ce fut pourtant une décision salutaire. D’abord parce que la Commission européenne pressait la France depuis des années dans ce sens. La proximité de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud avec son marché astronomique dû aux paris sportifs a joué en faveur d’un arbitrage rapide et efficace.

Ensuite, surtout, comme l’ont remarqué très justement de fins observateurs, parce que la libéralisation des jeux en ligne contribuait à modifier les comportements des joueurs qui pratiquaient jusque là illégalement. C’était, en effet, sur des sites installés offshore que se retrouvaient joueurs dépendants, mineurs et autres interdits de casinos.

Paris en ligne sur le football

Le rôle fondamentale de l’Arjel

Pour apaiser la méfiance des Français (exprimée à 75%), l’État a donc choisi cette option radicale : légaliser et ouvrir le marché pour mieux le contrôler. C’est pourquoi la loi d’avril 2010 a donné lieu à la création de l’Autorité de régulation des jeux en ligne, une association vouée à jouer le rôle de régulateur et empêcher les dérives.

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Les missions de l’Arjel, appliquées aux paris sportifs, paris hippiques et jeux de cercle (le poker), sont les suivantes :

  • La protection des consommateurs et des joueurs vulnérables ;
  • La rédaction du cahier des charges établissant les caractéristiques techniques des plates-formes autorisées, soumis à l’approbation de l’État ;
  • La délivrance des agréments aux opérateurs et leur respect des obligations (avec un pouvoir de sanction qui peut aller jusqu’à la fermeture du site) ;
  • Le maintien de l’équilibre économique des filières par une lutte active contre la fraude et l’offre illégale.

En 5 années, l’association a procédé à la fermeture de 147 sites illégaux (selon cet article), dans un contexte difficile : la réglementation existante ne permet pas d’enrayer l’offre non régulée définitivement. De sorte que certains opérateurs, et notamment des casinos en ligne, n’hésitent pas à rouvrir peu de temps après leur clôture.

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Les raisons du boom des paris sportifs

En donnant son agrément à un nombre réduit d’opérateurs, l’Arjel a favorisé les bons comportements de ceux-ci, prompts à respecter leurs engagements et leurs obligations pour pouvoir poursuivre leurs activités en toute légalité. Ce coup de pouce a eu des effets particulièrement positifs dans le domaine des paris sportifs, traditionnellement encombré d’une multitude de sites illégaux.

Les résultats sont au diapason de ces bons comportements : dans son bilan 2015, l’Arjel souligne la hausse continue des mises enregistrées par les paris sportifs, 1,44 milliard d’euros cumulé sur l’année. Une augmentation de 30% en comparaison avec 2014, et surtout, un score qui écrase la concurrence des paris hippiques et du poker qui subissent une baisse inexorable.

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Cette libéralisation a donc été une chance pour les paris sportifs, pour au moins trois raisons :

  • Parce que les exigences de sécurité définies par l’Arjel ont rassuré les joueurs sceptiques, qui ont pu se lancer sans crainte sous l’égide de l’association ;
  • Parce que les opérateurs ont développé des applications légales pour appareils mobiles qui permettent de jouer plus souvent et de n’importe où (applications qui n’auraient pas pu voir le jour si ce secteur était resté dans l’illégalité) ;
  • Parce que les sites proposent, outre la possibilité de jouer de l’argent, quantité d’informations et de conseils pour miser avec intelligence.

S’il est vrai que l’Arjel ne peut pas tout – et, en particulier, empêcher les scandales liés aux paris sportifs qui ont entaché le handball ou le tennis –, elle a néanmoins fait bénéficier le secteur de ses effets positifs. Avec des résultats tangibles. Et si vous n’êtes toujours pas convaincus, il vaut peut-être mieux en rester aux jeux de société !


Jean-François Vilotte (ARJEL) : « Nous ne… de FranceInfo

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