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Signes ECG hypokaliémie : Apprenez à les reconnaître

Qu’est-ce qu’une hypokaliémie ?

Une hypokaliémie est un trouble ionique dû à une baisse anormale de la concentration sérique de potassium dans le sang. Le potassium est un minéral impliqué essentiellement au cours de la régulation cellulaire.  

Fréquente en médecine hospitalière, l’hypokaliémie est une pathologie, le plus souvent asymptomatique. Elle peut survenir dans divers contextes cliniques, notamment chez les patients prenant des diurétiques ou souffrant de troubles rénaux, digestifs ou cardiovasculaires, mettant en jeu le pronostic vital du patient, principalement, pour ceux qui présentent une pathologie cardiaque. 

Dans cet article, nous allons nous intéresser aux principales causes d’une hypokaliémie, ses principaux signes, les spécificités de l’électrocardiogramme d’un patient présentant cette pathologie, son traitement et enfin comment se prévenir de ce syndrome. 

Les principales causes d’une hypokaliémie

L’hypokaliémie subvient à la suite d’une diminution de l’apport en potassium. L’homéostasie de ce minéral est faite grâce à des déplacements cellulaires aigus entre les milieux de liquide extracellulaire et intracellulaire, ainsi que l’excrétion rénale. Son absorption cellulaire est favorisée par l’insuline, l’aldostérone, l’alcalémie, ainsi que la stimulation bêta-adrénergique.  

Les causes d’un faible taux de potassium dans le sang peuvent être nombreuses. Toutefois, on peut citer les causes les plus fréquentes.  

  • Un mouvement intracellulaire de potassium : 

Souvent induit par l’insuline, l’alcalose et l’aldostérone. 

  • Des pertes digestives :

Dans le cas des diarrhées, le volume de selles peut fluctuer et conduire à une hypokaliémie sévère. Les pertes digestives peuvent également être liées à une acidose métabolique hyperchlorémique. 

  • Des pertes rénales :

En cas d’excès de minéralocorticoïdes (hyperaldostéronisme primaire ou secondaire dont l’excrétion urinaire de potassium est souvent plus que 30mmol/j), l’hypomagnésémie ainsi que la prise de diurétiques. En effet, il est à noter qu’une administration accrue de sodium (carence en magnésium diurétique par exemple) peut conduire à une perte rénale de potassium. Le syndrome de Liddle, trouble autosomique causé par la réabsorption du sodium peut entraîner à son tour une fuite rénale de potassium. 

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Les signes d’une hypokaliémie

Lorsqu’une personne fait face à une hypokaliémie, les signes ecg hypokaliémie sont diverses et la manifestation du syndrome peut être découverte lors d’un bilan biologique. En effet, le patient peut connaître une diminution considérable de sa force musculaire et des contractions involontaires. Dans les cas extrêmes, la carence en potassium peut même entrainer la paralysie des muscles.

Ainsi, les manifestations cliniques sont essentiellement :

  • Des signes neuromusculaires :  

L’atteinte peut comporter principalement : asthénie, myalgies, paralysie périphérique.  

  • Des signes digestifs :  

Rétention aigue d’urines, constipation, iléus paralytique 

  • Des signes rénaux :  

Polyuro-polydipsie, alcalose métabolique (liée à une augmentation de la réabsorption des bicarbonates au niveau du tube contourné proximal). 

  • Des signes cardiaques : 

Très dangereux pour les personnes qui souffrent d’une maladie coronaire, l’hypokaliémie peut entrainer des anomalies au niveau du rythme cardiaque, fatal dans certains cas.  

Les spécificités de l’électrocardiogramme (ECG) d’un patient présentant une hypokaliémie

L’ECG est un examen non invasif qui est très utile pour la détection des troubles liés à l’hypokaliémie. Avant d’entrer dans les détails, il faut noter qu’un ECG normal présente les ondes P – Q – R – S et T bien distinctement. Ce sont des ondes positives sauf au niveau de la dérivation AVR. Durant un ECG standard, on note en tout 12 dérivations : DI, DII, DIII, AVR, AVL, AVF, V1, V2, V3, V4, V5 et V6.

Lors d’une hypokaliémie, il est important de noter que l’ECG effectué sera uniquement utilisé pour évaluer la sévérité de la carence. Les signes ECG les plus courants sont les anomalies de la repolarisation ventriculaire, représentées par une inversion de l’onde T, un allongement de l’espace QT et l’apparition d’une onde U.  

On peut noter trois degrés d’hypokaliémie :

  • Une hypokaliémie modérée : Le déficit potassique se situe entre 100 et 200 mmol soit une kaliémie de 2,7 à 3 mmol/l. Généralement, en cas d’hypokaliémie modérée, le tracé de l’ECG reste normal. Toutefois, on peut remarquer une augmentation de l’amplitude de l’onde U contre une diminution de celle de l’onde T. Pour confirmer le diagnostic, des examens paracliniques pourront donc être effectués en complément à l’ECG.
  • Une hypokaliémie sévère se définit par une kaliémie de 2,7 à 3 mmol/l. Dans ce cas présent, on note une fusion de l’onde U avec la partie terminale de l’onde T dans les dérivations DII et V3. La valeur réelle du QT sera également difficilement mesurable principalement à cause de la superposition de l’onde U et de l’onde T. En cas de tachycardie, une onde U dominante peut masquer le début de l’onde P suivi par un allongement de l’espace QT.
  • Une hypokaliémie très sévère est marquée par un déficit potassique situé entre 300 et 400 mmol. Au niveau des dérivations de V1, V2, V3 et en DII, on peut noter une dépression du segment ST. On peut également observer l’augmentation de l’onde U physiologique en V1 et V2, suivi d’une onde U pathologique en V3 et DII. Toujours en V1-V3 et DII, on peut aussi voir l’apparition d’un sous-décalage du segment ST.
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Enfin, une diminution de la fréquence cardiaque et des troubles de conduction peuvent également être observés à l’ECG. En effet, une bradycardie sinusale est fréquente chez les patients atteints d’hypokaliémie sévère. La présence de blocs auriculo-ventriculaires ou de blocs de branche est également possible. 

Traitement de l’hypokaliémie 

Le traitement de l’hypokaliémie doit être étiologique. Ce dernier dépend de plusieurs facteurs tels que : le trouble acido-basique qui lui est associé, le statut clinique du patient, les comorbidités et la gravité de l’hypokaliémie. Il repose généralement sur une supplémentation potassique afin de corriger les pertes rénales ou digestives.  

Il convient de vérifier si une hypomagnésémie est également présente et, le cas échéant, de la corriger. En présence d’hypomagnésémie, le remplacement de potassium seul peut ne pas suffire à corriger l’hypokaliémie. 

En effet, le mode d’administration et la quantité de potassium à administrer varient en fonction de la sévérité de ce syndrome. On distingue : 

– L’hypokaliémie modérée : 

Pour corriger une hypokaliémie légère, la supplémentation en chlorure de potassium peut se faire par voie orale car le potassium est rapidement et facilement absorbé par le tractus digestif. Ainsi, la prise des sels et des aliments riches en potassium est fortement recommandée (viandes, légumes, fruits…). Pourtant, en cas de persistance de l’hypokaliémie, un traitement médicamenteux est nécessaire.  

– L’hypokaliémie sévère : 

En cas d’hypokaliémie sévère, rétablir la kaliémie à une valeur supérieure à 3mmol/l est indispensable. La voie intraveineuse est ainsi recommandée. Cependant, il faut respecter les règles de bon usage pour la quantité de potassium à injecter en surveillant le rythme cardiaque, et la kaliémie du patient à cause de la veinotoxicité du KCL. Se munir d’un électrocardiogramme pour effectuer le contrôle est de rigueur. 

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Prévention de l’hypokaliémie

En prévention de l’hypokaliémie, il est possible de surveiller le taux de potassium chez les patients à risque, prenant des diurétiques. Ce sont généralement : 

  • Les patients souffrant d’une pathologie cardiaque ; 
  • Les patients asthmatiques sous B2-agonistes ; 
  • Les patients prenant la Digoxine, ou souffrant de dysfonction du ventricule gauche 
  • Les sujets psychiatriques 
  • Les diabétiques (type II) 

La croissance de la production de cellules sanguines, comme est le cas pour la leucémie, présente aussi un facteur supplémentaire de développer une hypokaliémie. Lorsque l’hypokaliémie se développe, il est utile d’administrer 100 mmol de chlorure de potassium pour chaque baisse de 0,3 mmol/l des taux sériques. 

Nous pouvons conclure que l’hypokaliémie reste un trouble fréquent généralement dû à des pertes rénales ou digestives. Cette dernière, le plus souvent asymptomatique, est généralement associée à des symptômes non spécifiques et peut être due à plusieurs mécanismes. Chez les patients souffrant d’hypokaliémie légère sans antécédents cardiaques, l’adoption d’un régime riche en potassium est suffisant. Pourtant, en cas d’hypokaliémie sévère, celle-ci peut avoir des conséquences vitales. Une surveillance attentive est aussi primordiale pour éviter le risque d’hyperkaliémie, qui peut être causée par une supplémentation excessive. 

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